Compte-rendu du CICA (Mairie de Lyon 2) du 10 mars 2025
Compte-rendu du CICA du 10 mars 2025
L’ombrière qui devrait être créée avant l’été place Bellecour a occupé une bonne partie de la réunion. La mairie du 2e est opposée à ce projet qui est un gaspillage d’argent public (1,6 millions d’euros) alors qu’il y aurait beaucoup d’autres choses à faire pour les écoles entre autres.
M. Lungenstrass adjoint à la Ville de Lyon, précise qu’il n’y a pas de dérapage des finances municipales. Ce projet a été porté par le budget participatif et ne peut donc être annulé. (pour mémoire, le budget participatif est une somme allouée par la Ville de Lyon pour réaliser des projets sollicités par les Lyonnais). Or comme a répondu le CIL CPI, les Lyonnais ont demandé la végétalisation de la place et non une ombrière !
C’est un projet transitoire pour 5 ans, rétorque M. Lungenstrass, cette ombrière sera modulable et réutilisable. Mais on peut se demander dans quel état sera-t-elle au bout de ces 5 années sachant que cette « œuvre d’art » sera recouverte de soie, clin d’œil à la soierie lyonnaise, mais matériaux peu résistant. Cependant la ville n’a aucune idée de ce qu’elle pourra faire avec. En aparté, M. Lungenstrass nous a dit qu’elle pourrait être utilisé pour abriter des squares ou des cours d’école du soleil. Mais sera-t-elle réutilisable ?
Les concertations s’adressent à tout le monde, lyonnais, grands lyonnais et même au-delà, mais que pensent les habitants du quartier ? M. Lungenstrass reconnait qu’ils n’ont pas vraiment été pris en compte.
Si les passants ne veulent pas de soleil, ils ont la possibilité de faire le tour de la place, ils auront alors de l’ombre puisqu’il y a des arbres !
Mais, bien qu’il ait été demandé à la Ville de suspendre et même d’annuler ce projet car pour plusieurs associations il n’est pas bon, elle ne veut rien savoir, c’est un challenge dit-elle ; c’est un projet qui entre dans le budget d’investissement, or l’Etat lui demande de faire des économies dans le budget de fonctionnement.
Concernant les tags sur la statue de Louis XIV place Bellecour, les architectes du patrimoine refusent qu’il y ait des grilles de 2 mètres de haut pour l’entourer et ainsi la protéger. Il faut donc attendre une solution. Mais disent les associations, il faudrait surtout condamner les taggeurs au lieu de les laisser libres de recommencer leurs méfaits.
Les travaux des Terrasses de la Presqu’ile avancent, les dalles sont posées. Les terrasses intermédiaires ainsi que le quai bas font encore l’objet d’aménagements. Cependant le chantier avance, et devrait être livré d’ici un an ! Mais avec combien d’années de retard !
NOVEMBRE 2024: PRESENTATION PAR LE MAIRE DE LYON DU PROJET D'AMENAGEMENT DE LA PLACE BELLECOUR
Statue équestre de Louis XIV et groupe Rhône & Saône
M. Sylvain GODIN0T, Adjoint au Maire de Lyon Détégué à la Transition Ecologique et au Patrimoine de Lyon, a répondu le Mardi 1"' Mars 2022 au courrier de Bernard COLOMBAUD Président du CIL Centre Presqu'île qui l'interrogeait sur l'aménagement de la place Bellecour, statue de Louis XlV et la grande roue.
Monsieur le Président,
Le Maire de Lyon a bien reçu votre courrier du 17 janvier courant et remercie le Comité d'intérêt local Centre-Presqu'île pour son intérêt et son attachement à la place Bellecour, haut lieu patrimonial du site historique de Lyon. ll m'a confié le soin de vous apporter des éléments de réponse. Comme annoncé en mars 2021 lors du transfert des statues du Rhône et de la Saône au musée des Beaux-Arts, il n'est pas prévu d'installer des copies de ces sculptures place Bellecour. Je ne reviendrai pas sur les raisons qui ont poussé la Ville à mettre à l'abri ces deux chefs d'oeuvre en péril, pour une présentation dans des conditions optimum de conservation et de médiation au musée des Beaux-Arts. En revanche je peux vous indiquer pourquoi nous avons décidé de ne pas réaliser de copies pour les placer sur le socle de la statue équestre. Cette hypothèse a été écartée pour différents motifs à la fois scientifiques, de sécurité et de priorité financière.
- D'un point de vue historique, l'association entre ces deux groupes monumentaux, qui date seulement de 1957, constitue une aberration et contrevient aux volontés de Lemot lui-même. Ce dernier avait obtenu en l825 que les bronzes des frères Coustou ne soient pas réinstallés place Bellecour lorsque la nouvelle statue équestre qu'il avait conçue fut mise en place, car il craignait que leur présence ne dénaturât son ceuvre. Les lignes voluptueuses des deux allégories auraient été en contradiction avec les lignes pures et droites du monument néo-classique de Frédéric Lemot. De plus la qualité de réalisation des bronzes des frères Coustou coulés en 1694 par les frères Keller à Paris était nettement supérieure aux réalisations des æuvres de Frédéric Lemot du début du XlX" siècle. Les savoir-faire et la matière première faisaient défaut après les guerres napoléoniennes. Ce n'est donc qu'en 1957, à l'initiative d'Edouard Herriot, que La Saône et Le Rhône rejoignirent la place Bellecour, en raison de travaux menés dans l'atrium de l'Hôtel de Ville où les allégories étaient conservées depuis 1792. Elles furent alors placées en partie basse du socle de la statue équestre de Lemot, plus petit que celui qui supportait la statue équestre de Desjardins fondue à la Révolution. Une décision fonctionnelle donc, et prise avec peu de considération esthétique. En règle générale, la copie d'æuvres en remplacement des ceuvres originales in situ présente l'intérêt de conserver les éléments importants fragiles et de garder la cohérence d'un monument dans son environnement urbain, comme c'est le cas, par exemple, pour les chevaux de Marly de Guillaume Coustou place de la Concorde. lci, conserver l'image de ces deux allégories ne présente pas la même cohérence historique, ni esthétique. En intégrant le musée des Beaux-Arts, les deux sculptures des frères Coustou seront présentées comme des chefs d'ceuvre à part entière, distincts du Monument de Lemot et intégrés dans le parcours muséographique du musée. De plus, la mise en place de faux bronzes place Bellecour pourrait venir occulter ce travail de valorisation et de médiation des bronzes originaux par le musée.
- Sur le plan de la sécurité, comme vous le soulignez dans votre courrier, les bronzes des frères Coustou sont accessibles de plain-pied et dénués de protection depuis I'aménagement du parking dans les années 1960. lls servent ainsi régulièrement de bancs, voire de marchepieds, notamment pour s'y faire photographier. lls accueillent aussitoutes sortes de détritus dans la cavité qu'ils présentent en partie arrière. lls servent régulièrernent, à l'occasion de rassemblements et de manifestations, de supports pour des inscriptions au marqueur ou à la peinture, ainsi que pour des autocollants et autres adhésifs, autant de dégradations qui induisent des nettoyages drastiques répétés. Enfin, la technique de moulage des originaux pour en faire le tirage des copies présenterait aussi des risques pour la patine de bronzes anciens déjà très altérée.
- Sur le plan financier enfin, la réalisation de copies a été estimée à 275.000€ TTC (estimation 2017). Malgré un Plan pluriannuel d'investissement ambitieux en ce qui concerne le Patrimoine, d'environ 14,5 M€ pour ce mandat 2021-2026, l'enveloppe dédiée à la conservation d'oeuvres d'art est limitée à 25.000€ par an. Plutôt que de la consacrer à la réalisation de pastiches, il nous parait plus important de réserver cette enveloppe à la conservation des 143 statues qui relèvent de la propriété et de la responsabilité de la Ville de Lyon. Ces æuvres d'art, installées dans l'espace public, sont soumises au vieillissement et à la pollution et font, parfois, l'objet de dégradations, voire de vandalisme et nécessitent régulièrement notre i ntervention. En ce qui concerne votre souhait d'échanger sur les aménagements envisagés pour protéger la statue équestre de Louis XlV, je dois vous rappeler que celle-ci est propriété de la Métropole. Je vous invite donc à solliciter la direction de la culture de la Métropole, qui pilote et coordonne la restauration de la statue, de son socle et de ses abords immédiats.
Concernant la grande roue, les services référents m'indiquent qu'il n'est pas envisagé à ce jour de la relocaliser. La place Bellecour est un lieu idéal pour allier animation et centre-ville historique. De plus, vous comprendrez sans peine la difficulté à trouver un espace public qui soit à la fois suffisamment grand pour l'accueillir, avec un sous-sol pouvant supporter son poids, pas trop près des habitations, et suffisamment fréquenté par les visiteurs. Enfin, le contrat actuellement en cours avec l'exploitant est pluri-annuel. Nous prenons néanmoins bonne note de votre remarque concernant le patrimoine.
Je vous prie de croire, Monsieur le Président, à l'assurance de mes salutations les meilleures.
Article du Progrès concernant la réinstallation des bronzes:
Date de dernière mise à jour : 12/03/2025
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